Compliquée, cette relation au corps!

J’entends rarement une personne dire qu’elle adore son corps, qu’avec lui c’est le pied!  Ceci est plutôt paradoxal, car notre corps est la chose la plus naturelle qui soit, mais pour nous, occidentaux, le vivre sereinement n’est pas naturel du tout! En vrac :

  • Ce corps, on ne comprend jamais rien à ce qu’il a. La maladie nous tombe dessus, il nous fait mal! Je me sens impuissant(e)!
  • Ce corps, la religion nous a convaincu qu’il n’était que matière, donc vil, voire sale et dégoutant, l’espace de nos terribles pulsions!
  • Ce corps nous confronte à notre image. Je ne le trouve pas beau !
  • Espace de refoulement de nos émotions et conflits non résolus, tout est de sa faute !
  • etc.

Le corps-compagnon, le corps-allié, celui qui nous emmènera vers qui on est…

Sur ce chemin de restauration de notre joie, le corps est incontournable. Pour tout dire, je suis convaincue qu’il est comme le creuset de l’alchimie de notre pensée créatrice. Alors comment être créateur si ce corps n’a pas de joie, si il ne ressent pas notre joie, s’il ne se sent pas aimé ?

J’ai passé plusieurs années en thérapie sans m’en occuper. Mon psychisme me paraissait être le problème. Puis est venu le moment de l’écouter, découvrir l’histoire qu’il avait à me raconter. Lui aussi avait envie de vider son sac! Alors allons-y.

Je l’écoute, je l’aide à se libérer, traumatisme par traumatisme, blessure par blessure. Puis viennent les actes qui guérissent le corps : peindre, écrire, chanter. J’apprends à l’accepter comme il est. Il a de bonnes raisons de manifester ses symptômes. J’apprends à l’aimer. Des fois nous sommes fâchés. Une vraie histoire de couple !

Mais une chose est sûre, je ne pourrai plus jamais faire comme si il n’existait pas. Je finis même par croire qu’il est au coeur de ma vraie identité, qu’il choisit mon métier, mes activités. Qu’il est l’artiste que je suis.

Merci mon corps!